mercredi 9 janvier 2008

Sens interdit

A mes amis défenseurs de l'élégance, sous nos humbles yeux ils blasphèment à outrance. Et si d'aventure vous n'éprouvez carence, rejoignez-moi au front j'ai pris de l'avance. Ils profanent l'autel que l'on prie en silence, vulgaires et cochons en lieu de bienséance, que de jurons rutilent en leur éloquence, ils n'auront que trop mérité leur sentence. Déchirons leur propagande avec violence, effaçons toute trace de leur existence. Brûlons les meubles d'un lieu de déchéance : un autodafé s'impose en conséquence. Excusez tant d'injonctions et d'insistance, en venir aux mains n'est pas ma préférence. Mais l'heure est venue d'inverser la tendance, tout au moins oeuvrer pour sauver l'innocence.

Eros au secret fait l'objet de ma plainte. Si la Bibliothèque Nationale de France, en son enceinte, accueille une exposition glorifiant les étreintes et beuveries de nos aïeux partagez ma crainte. En outre la façade d'une tour est peinte d'une rose croix que de la Seine on pointe, ce symbole qui de jour ma rétine esquinte et brille en me narguant une fois la ville éteinte.

Certaines archives devraient rester en terre et nombre d'entre elles ont été placées sous verre. Exhumer un tombeau nous est ordinaire mais les goujats ont retourné tout un cimetière. De ce fait au "vingt-heures" ces langues de vipères glosaient sur leur outrage affichant sourires fiers, prétextant Sade ou Courbet pour parler chair devant un tas de boudins rongés par les vers.

Pardi! Internet contient tant de pornographie... notre siècle est rongé par cette maladie, menaçant l'éducation de nos petits, l'épidémie grandit nos valeurs s'atrophient. "Prohibé au moins de 16 ans" ont-ils dit- mais il va de soi que la pancarte suffit à démasquer luxure au-delà du parvis - où nous planterons le panneau "sens interdit".


Le Petit Chaperon Rouge

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