Rediffusion le 3 janvier du reportage de Giv Anquetil au sein de l'émission de Daniel Mermet, "Là-bas si j'y suis", sur France Inter.
C'est le cas de cette cantatrice soprano à Odéon, Ticia, qui chante dans le métro pour gagner sa vie après être passée par le Conservatoire de Paris et différents chœurs. Elle apprécie les moments euphoriques comme Noël où les voyageurs sont moins tristes et plus aptes à apprécier sa musique. A Bastille, on découvre Nabuko Matsumiya et son toko, instrument traditionnel japonais avec lequel elle chante des airs traditionnels de son pays. Souvent dans les stations à grand passage, il y a l'ensemble de trois balafons accompagné d'un chant en français à propos de leur condition d'émigré (dans l'extrait) sur les rythmes frétillants du Cameroun. Les trois musiciens remarquent que les réactions sont de moins en moins agressives car l'intégration est meilleure. Plus loin, certains sont critiques envers notre système actuel, comme Camilo, guitariste argentin qui veut vivre en dehors de toute contrainte d'horaires et de patron. Il joue le soir car sa musique est tranquille et ne s'accorde pas avec l'ébullition du métro en journée. Avec consternation, il se rend compte souvent que les gens préfèrent regarder les publicités plutôt que d'être attentifs à la musique. De même, on apprend que les deux guitaristes de jazz manouche du groupe Mademoiselle de Bucarest trouvent éprouvant de jouer dans le métro du fait du passage constant, mais que c'est gratifiant quand les voyageurs s'arrêtent pour écouter. Enfin, à Nation, on découvre Rachelle, chanteuse-compositrice qui renoue avec la musique de sa jeunesse pour en faire un véritable projet. Pour elle, c'est un besoin de chanter, un moyen de bien commencer sa journée. Toujours aux mêmes endroits, elle finit pas "connaître" les passants avec un véritable échange de regards, même si cela ne dure pas longtemps.
A travers ces interviews, on apprend qu'il est évidemment bien difficile de gagner sa vie dans le métro – il s'agit plus d'arrondir les fins de mois – mais que tous apprécient ce lieu où il font chacun l'expérience d'un public non intéressé, et y apprennent la gestion du trac et l'humilité.
Pour conclure, il faut reconnaître qu'il s'agit d'un petit tremplin, mais surtout d'un lieu où se forgent la personnalité et le répertoire de l'artiste. D'ailleurs, le terme "Star'Ac du sous-sol" n'est pas adapté : avec cette émission, on découvre une musique d'une réelle qualité et non formatée. Et il est appréciable d'entendre tout style de musique.
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