dimanche 20 janvier 2008

Le feu prend vite dans le champ culturel!

Une rumeur, ne reposant sur aucun arbitrage définitif, est une traînée de poudre qui devient vite la vérité, la preuve même d’une nouvelle politique de l’Etat… en l’occurrence, se désengager.

On pouvait lire dans le journal Le Monde, le mardi 8 janvier 2008 :

« Bartabas persiste et signe. Dans une lettre ouverte adressée à Christine Albanel, la ministre de la culture, et dans un entretien au Monde, le cavalier fameux, en France comme à l'étranger, avec son théâtre équestre Zingaro, ne regrette pas son « coup de sang » : le 21 décembre 2007, il a violemment dévasté une partie des locaux de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de l'Ile-de-france, rue de Charonne à Paris. Alors qu'on venait de lui annoncer une baisse de ses subventions. « On ne convoque pas un artiste trois heures avant une représentation pour lui annoncer une telle nouvelle, écrit Bartabas à la ministre de la culture, Christine Albanel. »

Cet article illustre davantage la politique culturelle engagée (les problèmes déjà évoqués à l’opéra de Tours, dirigé par Jean-Yves Ossonce). Le milieu rural en Ile-de-France est également touché par la suppression des subventions de la DRAC. Celle-ci risque à court ou moyen terme d’entraîner la fermeture des syndicats intercommunaux de musique gérant les école de musique en milieu rural.

Dans la région où je réside, il y a trois syndicats intercommunaux de musique: Milly-la-Forêt, Méréville, Ballancourt. Chacun bénéficiait, auparavant, des subventions de la DRAC. Pour vous donner quelques chiffres évocateurs :
-Milly-la-Forêt : 38 110€.
-Ballancourt : 15 000€.
-Méréville : 10 000€.

Suite à la décision du gouvernement de diminuer de 20% le budget de la DRAC, celle-ci a décidé de supprimer les subventions fin novembre 2007, laissant les syndicats intercommunaux de musique signer les contrats des professeurs en septembre. Si rien n’est fait, la faillite des écoles en milieu rural ne fait aucun doute, et donc par engrenage, le licenciement de leurs employés. Certes certaines réussiront peut-être à mobiliser les maires des différentes communes pour obtenir des fonds, mais, comment une commune de moins de 300 habitants peut-elle subvenir au besoin d’une école de musique ?

Comme beaucoup, je suis issu de l’une de ces «écoles rurales », et je prends à cœur cette affaire. Les connaissances que j’ai acquises (comme de nombreux autres élèves) dans ce conservatoire dépassent de bien loin les connaissances purement musicales. C’est une école de la vie qui permet de donner aux élèves les mêmes chances que les élèves en milieu citadin, lieu plus ouvert à la culture.

Beaucoup de personnes étudiant dans les écoles les plus prestigieuses comme Polytechnique ont fait de la musique, et certains, justement dans des « écoles rurales », et en reconnaissent leur excellence et leur nécessité. D’autres ne trouvant pas leur voie dans le milieu scolaire ont pu mener à bien leurs projets professionnels grâce à ces écoles. Je ne m’avance donc pas, en affirmant que la musique en milieu rural est nécessaire. Supprimer ces établissements revient à une discrimination forte entre la ville et la campagne.

Ce drame touche toutes les actions culturelles dans les régions. Il est donc vital pour nous, étudiants dans filières artistiques, de ne pas rester indifférents face à cet acte du gouvernement.

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