jeudi 31 janvier 2008

Le duel Fer/Pierre

Vous, les artistes, vous critiquez l'utilité de ma tour de deux façons. D'abord vous la niez tout simplement, ce qui ne constitue pas une argumentation ; surtout vous opposez, implicitement, le concept d'utilité à celui de beauté.
J’affirme, d'une part, que ma tour sera belle et qu'elle ne détruira pas la beauté de Paris, d'autre part, je n'accepte pas de dissocier beauté et utilité. Et, j’attire en particulier votre attention sur une question de fond : l'utile est-il forcément laid ? Un ouvrage moderne, métallique ne peut-il être aussi beau qu'un vieux bâtiment de pierre ? C'est là toute une conception moderne du beau que j’aimerais faire apparaître en évoquant cela.
Certes, la force d'une pétition tient aux arguments qu'elle formule, mais aussi au prestige des signataires, surtout s'il s'agit d'hommes jugés compétents dans le domaine où surgit la contestation. Il n'est pas indifférent ici que, parmi les signataires, figurent des peintres, des écrivains, etc. Mais je m'efforce d'affaiblir cette coalition en la détruisant, en distinguant, dans cette liste, les hommes de grande valeur et d'autres d'un mérite incertain.
Vous prétendez parler au nom du goût, de l'histoire et de l'art français : vous opposez ce que vous appelez mon Paris à celui de l'époque gothique, de Jean GOUJON. Je réfute ce point, notamment, car j’oppose, à la beauté historique et traditionnelle, une esthétique moderne.
Me considérer comme un « constructeur de machines » et décrire la tour comme une « colonne de tôle boulonnée » ne constituent pas seulement des dénominations méprisantes. C'est proposer une définition péjorative de mon projet. Je défends les ingénieurs, je parle au nom du progrès et de la France moderne, et je rejette cette définition.
Ma tour mériterait d’être traitée avec considération car comment juger une chose que l’on ne peut pas voir mais seulement apprécier par l’intermédiaire d’un dessin plus ou moins géométrique ?

dimanche 20 janvier 2008

Novarina et son "Opérette" au Théâtre de la Cité internationale


Pour ceux qui ont aimé Valère Novarina:

du 14 Janvier au 12 Février - Lundi, mardi, vendredi, samedi 20h - jeudi 19h - dimanche 17h - relâche mercredi - Coupole - durée 1h40


"Quand de jeunes acteurs, de jeunes musiciens et chanteurs s'emparent de la langue de Novarina, ce maître en détournement de langue, qui dans tout son théâtre dit le drame de l'animal parlant qu'est l'homme, cela donne un spectacle déjanté, jouissif et complètement juste. La compagnie Air de Lune, groupe de jeunes acteurs et musiciens formés à l'école Claude Mathieu, a choisi de célébrer dans le délire les noces de la musique et du théâtre. Ils ont été invités par deux fois au Festival « Enfants de troupe » parrainé par Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil. Ils se sont passionnés pour la langue si musicale de Novarina, ont décidé de prendre à bras le corps le texte de L'Opérette imaginaire et dansent sur ce texte avec leurs gorges et leurs mollets. Ils ont choisi le prologue, tentative désespérée d'empêcher l'opérette et déjà une plongée dans la langue de l'auteur, et l'acte 3, le plus représentatif de cette opérette imaginaire et le plus intéressant musicalement. Dans cet acte 3, les étranges animaux parlant de Valère Novarina : la Femme pantagonique, l'Acteur fuyant autrui, l'Ouvrier Ouiceps, le Valet de carreau, le Galoupe, Anastasie, le Mortel, la Dame Autocéphale, l'Infini Romancier, le E Muet, attendent la vraie humanité. En attendant, ils jouent, se battent, se haïssent, chantent, dansent, aiment. « Faites entrer la parole » dit le Valet de carreau, la parole entre et rencontre la musique. Dans un univers de café-théâtre, le langage s'emballe alors que la musique, chants liturgiques ou chansonnettes, affirme sa sérénité. Pour cette joyeuse équipe, se saisir de la langue de Novarina, c'est pénétrer un continent inconnu, se laisser aller à l'ivresse du jeu et des mots."



Le feu prend vite dans le champ culturel!

Une rumeur, ne reposant sur aucun arbitrage définitif, est une traînée de poudre qui devient vite la vérité, la preuve même d’une nouvelle politique de l’Etat… en l’occurrence, se désengager.

On pouvait lire dans le journal Le Monde, le mardi 8 janvier 2008 :

« Bartabas persiste et signe. Dans une lettre ouverte adressée à Christine Albanel, la ministre de la culture, et dans un entretien au Monde, le cavalier fameux, en France comme à l'étranger, avec son théâtre équestre Zingaro, ne regrette pas son « coup de sang » : le 21 décembre 2007, il a violemment dévasté une partie des locaux de la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de l'Ile-de-france, rue de Charonne à Paris. Alors qu'on venait de lui annoncer une baisse de ses subventions. « On ne convoque pas un artiste trois heures avant une représentation pour lui annoncer une telle nouvelle, écrit Bartabas à la ministre de la culture, Christine Albanel. »

Cet article illustre davantage la politique culturelle engagée (les problèmes déjà évoqués à l’opéra de Tours, dirigé par Jean-Yves Ossonce). Le milieu rural en Ile-de-France est également touché par la suppression des subventions de la DRAC. Celle-ci risque à court ou moyen terme d’entraîner la fermeture des syndicats intercommunaux de musique gérant les école de musique en milieu rural.

Dans la région où je réside, il y a trois syndicats intercommunaux de musique: Milly-la-Forêt, Méréville, Ballancourt. Chacun bénéficiait, auparavant, des subventions de la DRAC. Pour vous donner quelques chiffres évocateurs :
-Milly-la-Forêt : 38 110€.
-Ballancourt : 15 000€.
-Méréville : 10 000€.

Suite à la décision du gouvernement de diminuer de 20% le budget de la DRAC, celle-ci a décidé de supprimer les subventions fin novembre 2007, laissant les syndicats intercommunaux de musique signer les contrats des professeurs en septembre. Si rien n’est fait, la faillite des écoles en milieu rural ne fait aucun doute, et donc par engrenage, le licenciement de leurs employés. Certes certaines réussiront peut-être à mobiliser les maires des différentes communes pour obtenir des fonds, mais, comment une commune de moins de 300 habitants peut-elle subvenir au besoin d’une école de musique ?

Comme beaucoup, je suis issu de l’une de ces «écoles rurales », et je prends à cœur cette affaire. Les connaissances que j’ai acquises (comme de nombreux autres élèves) dans ce conservatoire dépassent de bien loin les connaissances purement musicales. C’est une école de la vie qui permet de donner aux élèves les mêmes chances que les élèves en milieu citadin, lieu plus ouvert à la culture.

Beaucoup de personnes étudiant dans les écoles les plus prestigieuses comme Polytechnique ont fait de la musique, et certains, justement dans des « écoles rurales », et en reconnaissent leur excellence et leur nécessité. D’autres ne trouvant pas leur voie dans le milieu scolaire ont pu mener à bien leurs projets professionnels grâce à ces écoles. Je ne m’avance donc pas, en affirmant que la musique en milieu rural est nécessaire. Supprimer ces établissements revient à une discrimination forte entre la ville et la campagne.

Ce drame touche toutes les actions culturelles dans les régions. Il est donc vital pour nous, étudiants dans filières artistiques, de ne pas rester indifférents face à cet acte du gouvernement.

vendredi 18 janvier 2008

URGENT !!!

Je voulais parler ici d'une bonne action à faire, du moins pour toute personne attachée à l'Art... Dans la petite commune de Saint Romain Aux Monts d'Or (banlieue de Lyon), se déroule depuis un moment déja un bras de fer entre Thierry Ehrmann, bien connu des marchés de l'Art, et la mairie, d'étiquette U.M.P. L'enjeu est une collossale oeuvre d'Ehrmann et d'un collectif d'artistes, une oeuvre de déconstruction artistique, j'ai nommé La Demeure du Chaos... Rappels des étapes de la construction de cette oeuvre...

- 2001, Thierry Ehrmann commence la construction, ou plutôt la déconstruction d'un musée-oeuvre, comprenant aujourd'hui 2900 oeuvres d'Art... Rapidement, le conflit s'engage avec la mairie, qui réclame sa destruction, ainsi que celle de toutes les oeuvres qui y sont entreposées. "Ce que je ne peux pas tolérer, c'est qu'on impose (ce spectacle) à la vue des gens", juge le maire Pierre Dumont, qui dit recueillir quotidiennement des témoignages d'habitants excédés. Une contre-demeure a d'ailleurs été créée juste en face, "La Maison de l'Eden". L'affaire est portée devant les tribunaux. Le collectif créé une pétition de soutien... Les médias commencent à s'interresser à cette bataille.

- 2006 : Le tribunal ayant donné un non lieu en faveur de Thierry Ehrmann, la mairie se porte en Cour d'appel, qui confirmera la décision de non lieu... D'où un pourvoi en Cassation.
La Cour de Cassation n'a pris en compte que 2 pourvois formulés par la Commune de Saint Romain au Mont d'Or. Ces pourvois se basaient sur 3 moyens. 1er moyen : la Mairie a reproché à l'arrêt d'avoir relaxé la SCI VHI sans rechercher si les infractions n'avaient pas été commises pour partie ultérieurement à la responsabilité pénale des personnes morales/ 2e moyen : la Mairie a reproché à la Cour d'Appel de Lyon d'avoir considéré que les dispositions prétendument violées (notion "d'harmonie") du plan d'occupation des sols étaient insuffisamment précises pour donner lieu à une condamnation pénale/ 3e moyen de la Mairie non retenu : critiquait les motifs pour lesquels la Cour d'Appel de Lyon a jugé qu'il n'y a avait pas lieu d'ordonner la destruction des 2900 oeuvres d'art et la "remise en état".

Cette demeure, par le nombres de visiteurs chaque année, les nombreux articles et reportages à son propos... est entrée dans l'Histoire de l'Art, sans doute comme précurseur d'un nouveau courant, basé tant sur Duchamps et tant d'autres que sur la pensée de Jacques Derrida... Son coté dérangeant, dans une esthétique très no wave, est une cause de ce combat mené, à l'heure où le Times titre sur "la Mort de la culture française"... Et la destruction de cette demeure lui donnerait entièrement raison... Ce qui dérange, c'est que cette oeuvre place la destruction comme création, ébranle certaines certitudes, créé le malaise, exhibe un certain mal être qu'on préfèrerait oublier. Il y a une réelle envie de censure, qui serait perçue comme une autoprotection... Cacher le mal plutôt que l'accepter pour le soigner... Ce procès pose aussi des problèmes éthiques et philosophiques : La Loi peut-elle juger ce qui est de l'Art ou non ? Est ce son devoir ? Doit-on accepter des limites dans la création ? Si l'Art doit être limité dans ses points de vues, que reste t-il d'espace d'expression ? Art et urbanisme doivent-ils se lier ? Tant d'autres questions peuvent se poser, sur lesquelles les juges devront statuer...
Nous avons une possibilité de peser sur ce jugement, et par conséquent sur l'avenir culturel du pays... Signez la pétition, et pour les plus motivés, passez commande d'un "kit de soutien"... Il est gratuit et comprend des cartes (à distribuer, qui servent de relai de la pétition), un livre de photos, des photos couleurs de certaines oeuvres, et un T-shirt de la Demeure... Merci bien de votre attention. En espérant que vous rejoignez ce combat...

lundi 14 janvier 2008

Aux chaînes hertziennes nationales

Moi, jeune étudiant passionné de culture, je m’insurge contre la faiblesse des programmes des chaines du service public tel que Tf1, France 2 ou encore M6.

En effet, il est inadmissible de voir une telle débâcle sur nos écrans de télévisions. Le niveau est plus bas que terre : émissions de niveau intellectuel désespérant, journaux télévisés avec informations tronquées, reportages non-objectifs, séries télévisées françaises pour adolescents attardés, télé-réalité, jeux télévisés tous plus ridicules les uns que les autres… une formidable bouillie de médiocrité.

Il ne faut pas s’étonner du niveau de faiblesse intellectuelle des français qui se rapproche de plus en plus de celui des Américains. Il suffit de regarder les dernières élections pour s’en rendre compte. En effet, on se doute que la majorité des français ne regardent pas Arte. Pourtant il est difficile pour ceux qui n'ont pas le câble - je les plains - de ne pas finir sur cette dernière chaine servant de refuge et de bouffée d’oxygène.

Oui, il faut attendre tard dans la nuit pour respirer et pour apercevoir des programmes culturels intéressants. Les insomniaques ne peuvent se rendre compte de la chance qui leur ait donnée. Sérieusement, c’est la preuve que la culture, par exemple, n’est destinée qu’a une minorité de personnes.

Les chaines du service public ne sont intéressées que par leur chiffre d’audience. La culture mais qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas intéressant et surtout cel ne rapporte rien. Ce n’est pas non plus dans l’intérêt du gouvernement d’œuvrer à ce que la télévision soit nettoyée. Après tout un Français cultivé n’est pas un bon votant.

dimanche 13 janvier 2008

Nez haut l'eau gît sms

J'ose interpeller les dignes représentants de la langue française ainsi que le simple utilisateur sur le devenir de celle-ci. En effet, on ne peut que constater la multiplication des néologismes et la dénaturalisation des termes et expressions constituant notre langue. Des expressions changent de sens et l'emploi des mots prend une direction toute nouvelle. Que peut-on encore appeler une faute de français, et qu'est-ce qui s'incrit dans une évolution durable? De cet outil si indispensable à la communication de la pensée des individus, ne risquons-nous pas de perdre pied, entre ceux qui embrassent le mouvement et ceux qui préservent cet héritage?

Qu'est ce qui fait la différence entre une faute et un néologisme ? Prenons l'expression "je vais sur Paris" dorénavant employée à la place de "Je vais à Paris". "Sur" indiquerait en principe un rapport de haut et de bas, comme le chevauchement. On pourrait comprendre l'expresssion en considérant par exemple un phénomène météorologique en région parisienne. Mais l'expression s'emploie désormais dans n'importe quel contexte, désignant les individus dans une localisation aproximative. On pourrait l'analyser en considérant que cette idée fleurit à notre époque où la distance n'est plus un obstacle et où la cible serait trop mobile. Le "sur" serait donc ici l'adaptation de la langue aux besoins de la population qui l'emploie. L'exemple répandu d'une faute de français serait celle de "un espece" à la place de "une". Ici, parler de néologisme n'aurait pas de sens, il n'y pas de sens et d'interprétation devant le mauvais emploi du genre des mots; si il y'en avait un, celui-ci perdrait rapidement pied face à la logique globale de la langue française.

Pour se rendre compte de l'ampleur du phénomène, un moyen est de constater l'emploi de ces nouveaux termes par les médias. Sans leurs jeter la pierre, c'est le constat souvent évoqué par des téléspectateurs ou des auditeurs. Prenons comme exemple l'intervention du médiateur de France Inter, Mr. Pepin.

L'évolution de la langue est bien nécessaire et elle reflète l'époque où elle s'emploie. Mais à la vitesse de ces changements, ce sont les fondements de la langue qui sont en cause. Prenons le langage "sms" et l'emploi purement phonétique des caractères de l'alphabet, il est difficile d'imaginer longtemps l'emploi de deux écrits parallèles dans une même langue sans que l'influence de l'un ne s'en fasse ressentir. On retrouve d'ailleurs dans le "sms", un même constat quant à la vitesse (d'écriture) que concernant le dilemme du "sur".

Vous m'excuserez, chers lecteurs, des éventuelles fautes qui ont pu se glisser dans ces quelques mots, mais le temps vient à me manquer et je dois me hâter d'en terminer la rédaction, notre époque n'attend pas.

Réponse de Gustave Eiffel

Vous m'en voyez désolé, moi, Gustave Eiffel, qui ai lu votre article dans le journal Le Temps, je constate que vous, artistes français vous vous insurgez contre mon oeuvre architecturale. Je trouve dommage que cela ne vous convienne pas d'autant qu'on pourrait attendre un peu plus de tolérence de la part d'artistes. Sans vouloir être prétencieux, j'estime que ma construction n'est pas seulement une "odieuse colonne de tôle boulonnée", comme vous avez pu le dire dans votre lettre, mais aussi une oeuvre architecturale à part entière, voire même exceptionnelle.


Elle ne vous plaît pas. Soit, mais comment pouvez vous la juger? Elle n'est qu'en construction. C'est comme si je venais dans votre atelier, voyais l'ébauche de votre travail et m'écriais:"C'est une véritable insulte à l'art!". Cela avant même d'avoir pu découvrir l'oeuvre dans son ensemble. C'est tout à fait grotesque, n'est-ce pas?
Malgré tout, je dois vous dire que nous avons un point commun. En effet, j'aime aussi Paris et, bien qu'elle n'en ait pas vraiment besoin, je vous l'accorde, je ne cherche qu'à renforcer sa beauté, sinon plus, car les artistes dont vous avez parlé tels que Jean Goujon, Germain Pilon ou encore Puget ne seront pas oubliés. Tout comme d'ailleurs l'arc de Triomphe ou les Invalides. Tous ces monuments font partie de Paris, de son histoire et il n'est pas question de les détruire.
Les gens auront en effet le choix et rien ne les forcera à aller voir la Tour que vous méprisez tant! Quoiqu'il en soit, elle fera partie de Paris durant quelques temps et permettez-moi de vous dire que vous ne l'avez pas vu, alors pourquoi ne pas lui laisser une chance? Si elle ne vous plaît pas une fois construite, dites-vous qu'elle n'est qu'éphémère et prenez votre mal en patience. Personne ne vous forcera à la voir tous les jours. Comme vous le disiez si justement il y a beaucoup d'autres choses a voir à Paris.

Prennez également en compte toute la difficulté d'une construction aussi grande. Peut être serez vous plus indulgents une fois que vous aurez réfléchi à cela car définir ma tour comme une "colonne de tôle boulonnée" est quelque peu réducteur...

G.Eiffel

Ceci tuera cela * (* Victor Hugo)



Messieurs les dirigeants des multiplexes cinématographiques et promoteurs immobiliers, fossoyeurs de l'exception culturelle,

Permettez-moi de vous faire parvenir mes craintes. Depuis une quinzaine d'années, plus d'une centaine de multiplexes ont été implantés en France ce qui a pour conséquence directe la fermeture progressive des cinémas de proximité. En effet, 41% du public des multiplexes a cessé de se rendre dans les salles qu'il fréquentait. Alors qu'il faudrait protéger la diversité culturelle qu'offrent les différents cinémas actuels, vous imposez une concurrence exacerbée et privilégiez le cinéma américain formaté, ce qui de surcroît apporte une difficulté accrue pour le cinéma d'auteur, dont l'offre et la production s'affaiblissent.


Du point de vue de l'aménagement urbain, il est inacceptable de voir se créer des "zones culturelles" dans les zones industrielles des périphéries de villes car il est important que la culture soit intégrée au lieu de vie pour qu'elle soit plus accessible. Le cinéma doit continuer à avoir un rôle social et doit rester un lieu de rencontre et de partage où le débat a sa place. De plus, ces zones commerciales excentrées incitent à prendre systématiquement la voiture pour aller au cinéma.


Enfin, le cinéma, comme tout art, se doit de rester dans le domaine de l'exception culturelle : la règle du profit et de l'argent n'a pas à interférer sur le terrain des arts et de la création. Ceci car la culture est une nécessité vitale. Elle est au cœur de l'existence à laquelle elle donne un sens. En effet, celui qui contrôle les moyens de son expression et de sa diffusion contrôle le devenir humain. La culture est un réel combat, c'est l'instrument qui nous permet de nous désaliéner. C'est pourquoi il est important de faire d'une règle d'or l'exception culturelle et de refuser le néo-libéralisme qui transforme cette culture en valeur marchande au grand profit des compagnies transnationales.

samedi 12 janvier 2008

Tannhäuser: un "Opéra" célèbre


A l’attention de Monsieur Carsen,

J’ai assisté à la représentation de Tannhäuser à l’Opéra Bastille, le 27 décembre 2007. Ma place m’a coûté 120 euros, pour un placement peu agréable : 1er balcon, situé vers la droite, à côté d’une femme qui avait une toux. Donc, comme vous pouvez le constater, tout commençait pour le mieux. Ensuite, la sonnette retentit, les lumières s’éteignent et le chef d’orchestre arrive. A ma grande surprise, ce n’ést pas Seiji Ozawa dont tout le monde parle en ce moment, mais un autre chef d’orchestre qui se substituait à lui pour la soirée.

Apparaît un Tannhäuser devenu peintre et une Vénus nue. Le décor est sobre, juste un matelas, et un chevalet sur lequel est posé le tableau qu’on ne verra jamais. Rien d’extraordinaire ne se passe sur scène. Vénus joue le rôle de potiche posant pour son amant. Viennent ensuite les doubles de Tannhäuser et leurs tableaux. Ils se dévêtissent, commencent à gesticuler dans tous les sens, se roulent dans la peinture rouge, exécutent un simulacre de masturbation en se frottant sur leur tableau. Où est donc l’intérêt de ce spectacle indécent et vulgaire ? Est-ce une figure de style maladroite ?

Le décor change lors du deuxième acte. On se retrouve dans une salle d’exposition ; une sorte de vernissage contemporain, plateaux de petits fours et flashs de journalistes inclus. La lumière de la salle est restée allumée une grande partie de l’acte. Du fait de mon « formidable placement », qui je le rappelle, m’a coûté 120 euros, je n’ai rien pu voir du jeu des acteurs et des chœurs lorsqu’ils n’étaient plus sur scène, mais sur le parterre. J’ai malgré tout pu « apprécier » les éclairages raffinés de Peter Van Praet.

Le troisième acte a provoqué chez moi des accès d'endormissement tellement l'action était d'un insoutenable soporifisme et Dieu sait que j’admire les œuvres de Richard Wagner. Et par-dessus tout, ce qui a été pour moi la pire des choses, c’est ce grotesque final des plus heureux, où Tannhäuser est adulé par tous, tel un héros des temps modernes, obtenant même le beurre et l’argent du beurre en possédant l’incarnation de ses deux muses. Devant un tel spectacle, il m’est immédiatement venu à l’idée de songer que la mise en scène était digne d’une mauvaise série B hollywoodienne laquelle m’a fait lever les yeux autour de moi, me rendant compte que mon voisinage ne mangeait pas de pop corn, mais était endimanché afin de faire honneur à ce qui devait être un « véritable » Opéra de Richard Wagner.


Sur ce, Monsieur Carsen, je vous transmets mes plus sincères salutations.


Yeeni

vendredi 11 janvier 2008

Lettre ouverte à Britney Spears <3




Chère Britney,

Parce qu'un soir d'insomnie en 2003, je tombais en branle devant le clip de Toxic, parce que depuis chacun de tes disques n'a cessé de provoquer en moi les plus violents et délicieux émois, et ceci de manière croissante, jusqu'à l'orgasme auditif atteint avec ce perturbant nouvel album, Blackout, sorti il y a quelque mois, je voulais t'écrire ces quelques mots, qui je l'espère, contribueront à faire perdurer et sanctifier mon image à moi de l'idole Britney.

Je ne suis sans doute pas le seul pour qui, comme des milliers d'adolescents dans les 80's devant le clip fondateur de la courte mais inoubliable carrière de Sabrina, Toxic fut le point d'orgue et le tournant d'une histoire auparavant des plus insipides. Bête histoire d'enfant star, de prudes jeux de prostitution infantile avec les médias, enrobée de bluettes adolescentes insignifiantes. Et l'objet du jeu se transforme d'un coup en femme, vulgaire et libre (du moins, elle en a l'air) extravertie et prête à renvoyer à la face de l'Amérique toute la nature mensongère des quatre années précédentes de sa jeune carrière.
Depuis, tes nègres musicaux de producteurs poursuivant avec application et passion le « grand oeuvre » commencé pas très brillament par leurs prédécésseurs, ont réussi à donner à tes disques ce son si profondément novateur qui caractérise le meilleur de la musique pop de ces dernières années. Ce nouveau RnB né du coït enfin assumé entre Hip Hop et musique électronique. Merci de l'incarner.
Mais voilà, tu as toujours fait les choses trop vite. Trop vite star, trop vite femme, trop vite mère. Chaque chose en son temps, et dans le mode d'emploi, le chapitre fête et drogue, est en général situé avant le chapitre mariage et maternité. Le chapitre « entre 4 planches » aproche dangereusement. Je supose que c'est dans l'ordre des choses. Nous passons lentement de l'imagerie de l'icone moderne à l'incarnation morbide. Et j'observe avec une fascination redoublée la dégringolade.

jeudi 10 janvier 2008

Impressionnistes en colère!



La censure, voici un horrible mot auquel nous, artistes dits « impressionnistes », sommes très souvent confrontés. En effet, en quoi pouvons-nous choquer ? Est-ce la peur de la nouveauté ? Un refus d’accepter une évolution dans l’art pictural ? Ou tout simplement le fait que nous représentions des scènes de la vie de tous les jours ?

Notre art, comme certains journalistes et peintres la définissent, est censée représenter une "impression du moment". Claude Monet l’avait bien expliqué dans son chef d’œuvre Impression au soleil levant. Cela expliquait le fait que la touche de l’artiste est visible ; ce n’est pas une peinture "léchée" faite pour plaire au grand nombre. Et nos œuvres ne représentent pas des dieux grecs ou autres imageries conservatrices de ce genre.

Nous essayons tant bien que mal d’innover, de donner un nouveau souffle à la peinture qui n’a pas évolué depuis 1648. Pensez-vous qu’une représentation de Venus entourée de coquillages est plus représentative de la vie de tous les jours qu’une toile représentant une gare avec ses trains et ses voyageurs ? Nous nous efforçons de représenter à notre manière la vie de tous les jours. Certes nous ne sortons pas de l’Académie et pour beaucoup d’entres nous, nous n’avons jamais pris de cours pour apprendre à peindre et savoir représenter « le Beau ». Nous ne sommes pas cependant dénués de goût !

En vérité, vous, directeurs de musées n’aimez pas le changement, vous avez peur que le public déserte vos musées. Alors vous avez créé le salon des refusés qui est davantage un lieu qui sert au public à trouver un exutoire facile pour déverser sa haine envers notre art plutôt qu’à chercher un quelconque intérêt artistique. Il faut dire aussi que vous encouragez le public à critiquer nos œuvres de cette façon.

La grande question que nous sommes en droit de nous poser est : pourquoi avoir peur du changement ? N’est-ce pas l’un des caractères de l’art ? Le changement est sans doute l’un des rôles fondamental que chaque artiste se doit d’accepter. Le problème, ici, c’est que la peinture que vous présentez et que vous qualifiez comme belle, égale à la nature, s’inspire d’un ensemble de recettes établies sous le règne de Louis XIV. Ce temps là est révolu.

Par cette lettre nous souhaitons vous faire changer d’avis, nous espérons que les « impressions » négatives que vous avez envers nos oeuvres vont changer. Evidement le style que nous pratiquons demande une certaine ouverture d’esprit, nous l’admettons. Mais elle ne peut pas se faire si vous empêcher cette ouverture de naître.

Signataires : Monet, Pissaro, Degas, Sisley, Cezanne, Manet, Renoir.

mercredi 9 janvier 2008

Metro Academy, petit tremplin pour grande expérience



Rediffusion le 3 janvier du reportage de Giv Anquetil au sein de l'émission de Daniel Mermet, "Là-bas si j'y suis", sur France Inter.


Depuis 1997, grâce à la création de l'EMA (Espace Métro Accord), la RATP propose à 350 musiciens agréés un lieu privilégié d'expression. L'EMA est le lieu où sont sélectionnés sur mille prétendants les musiciens du métro. Le métro est une ville souterraine dans la ville, où on essaie de reproduire ce qui se passe au-dessus. C'est pourquoi la RATP offre une place importante à la musique vivante (toujours porteuse d'histoire) dans ses souterrains qui présentent une acoustique exceptionnelle.

Dans des interviews, on découvre les pensées et les pratiques des différents musiciens qui ont réussi la sélection.

C'est le cas de cette cantatrice soprano à Odéon, Ticia, qui chante dans le métro pour gagner sa vie après être passée par le Conservatoire de Paris et différents chœurs. Elle apprécie les moments euphoriques comme Noël où les voyageurs sont moins tristes et plus aptes à apprécier sa musique. A Bastille, on découvre Nabuko Matsumiya et son toko, instrument traditionnel japonais avec lequel elle chante des airs traditionnels de son pays. Souvent dans les stations à grand passage, il y a l'ensemble de trois balafons accompagné d'un chant en français à propos de leur condition d'émigré (dans l'extrait) sur les rythmes frétillants du Cameroun. Les trois musiciens remarquent que les réactions sont de moins en moins agressives car l'intégration est meilleure. Plus loin, certains sont critiques envers notre système actuel, comme Camilo, guitariste argentin qui veut vivre en dehors de toute contrainte d'horaires et de patron. Il joue le soir car sa musique est tranquille et ne s'accorde pas avec l'ébullition du métro en journée. Avec consternation, il se rend compte souvent que les gens préfèrent regarder les publicités plutôt que d'être attentifs à la musique. De même, on apprend que les deux guitaristes de jazz manouche du groupe Mademoiselle de Bucarest trouvent éprouvant de jouer dans le métro du fait du passage constant, mais que c'est gratifiant quand les voyageurs s'arrêtent pour écouter. Enfin, à Nation, on découvre Rachelle, chanteuse-compositrice qui renoue avec la musique de sa jeunesse pour en faire un véritable projet. Pour elle, c'est un besoin de chanter, un moyen de bien commencer sa journée. Toujours aux mêmes endroits, elle finit pas "connaître" les passants avec un véritable échange de regards, même si cela ne dure pas longtemps.

A travers ces interviews, on apprend qu'il est évidemment bien difficile de gagner sa vie dans le métro – il s'agit plus d'arrondir les fins de mois – mais que tous apprécient ce lieu où il font chacun l'expérience d'un public non intéressé, et y apprennent la gestion du trac et l'humilité.

Pour conclure, il faut reconnaître qu'il s'agit d'un petit tremplin, mais surtout d'un lieu où se forgent la personnalité et le répertoire de l'artiste. D'ailleurs, le terme "Star'Ac du sous-sol" n'est pas adapté : avec cette émission, on découvre une musique d'une réelle qualité et non formatée. Et il est appréciable d'entendre tout style de musique.

Sens interdit

A mes amis défenseurs de l'élégance, sous nos humbles yeux ils blasphèment à outrance. Et si d'aventure vous n'éprouvez carence, rejoignez-moi au front j'ai pris de l'avance. Ils profanent l'autel que l'on prie en silence, vulgaires et cochons en lieu de bienséance, que de jurons rutilent en leur éloquence, ils n'auront que trop mérité leur sentence. Déchirons leur propagande avec violence, effaçons toute trace de leur existence. Brûlons les meubles d'un lieu de déchéance : un autodafé s'impose en conséquence. Excusez tant d'injonctions et d'insistance, en venir aux mains n'est pas ma préférence. Mais l'heure est venue d'inverser la tendance, tout au moins oeuvrer pour sauver l'innocence.

Eros au secret fait l'objet de ma plainte. Si la Bibliothèque Nationale de France, en son enceinte, accueille une exposition glorifiant les étreintes et beuveries de nos aïeux partagez ma crainte. En outre la façade d'une tour est peinte d'une rose croix que de la Seine on pointe, ce symbole qui de jour ma rétine esquinte et brille en me narguant une fois la ville éteinte.

Certaines archives devraient rester en terre et nombre d'entre elles ont été placées sous verre. Exhumer un tombeau nous est ordinaire mais les goujats ont retourné tout un cimetière. De ce fait au "vingt-heures" ces langues de vipères glosaient sur leur outrage affichant sourires fiers, prétextant Sade ou Courbet pour parler chair devant un tas de boudins rongés par les vers.

Pardi! Internet contient tant de pornographie... notre siècle est rongé par cette maladie, menaçant l'éducation de nos petits, l'épidémie grandit nos valeurs s'atrophient. "Prohibé au moins de 16 ans" ont-ils dit- mais il va de soi que la pancarte suffit à démasquer luxure au-delà du parvis - où nous planterons le panneau "sens interdit".


Le Petit Chaperon Rouge

Un spectacle émouvant


Le Neveu de Wittgenstein. Je n’ai pas pris le temps de me renseigner sur le metteur en scène, les acteurs, l’auteur de la pièce si ce n’est pas une création, bref, j’arrive comme qui dirait, en touriste.

Je découvre sur la brochure que c’est Serge Merlin qui a joué dans le film Le fabuleux destin d’Amélie Poulain,qui sera seul sur scène. J’allais donc voir apparaître devant mes yeux, M. Dufayel, et il allait me parler de l’amitié. C’était sûr, cette pièce allait me plaire.

La scénographie n’est pas imposante. Un acteur seul sur scène durant une heure trente, avec en fond de scène, une fresque d’un paysage, des arbres, des branchages, un lac... Sur scène, un fauteuil à gauche, et trois piles de papiers, plus ou moins grandes, comme des archives.

Serge Merlin, seul, avec son texte, qui s’avère être l’adaptation au théâtre d’extraits d’un roman, Le Neveu de Wittgenstein, de Thomas Bernhard.

« Dans Le Neveu de Wittgenstein, Thomas Bernhard évoque son amitié avec Paul Wittgenstein, neveu du philosophe Ludwig Wittgenstein. Il s’agit d’une amitié essentielle et vitale qui rapproche deux hommes en conflit avec le monde, deux hommes qui se retrouvent dans un hôpital viennois. C’est dans cette mise à l’écart du monde par la maladie que Thomas Bernhard prend conscience de la valeur et du caractère unique du lien qui l’unit à son ami Paul. » Bernard Lévy, metteur en scène la pièce.

Le jeu d’acteur de Serge Merlin est une vraie leçon pour tous les comédiens en formation. Il est au présent de chaque mots, rien n’est laissé au hasard, chaque idées ressort et parvient jusqu’à nous, qu’on le veuille ou non. Mais un "copier-coller" de sa technique de jeu est impossible car la déclamation de Serge Merlin, sa façon de vivre le texte, n’est propre qu’à lui et est reconnaissable entre toutes. Il n’hésite pas à utiliser les silences, à jouer sur le rythme, commencant par exemple une phrase dans un débit très lent et la finissant à toute vitesse. Ou bien, il lui arrive de débuter en chuchotant, puis la seconde d’après, il hurle. Tout en réussisant à être toujours juste .

Serge Merlin n’est pas fluide. Il joue avec le texte, impose ses silences, ses respirations, ses intonations.

Ayant vu la pièce à deux reprises, je peux dire que ces notions de rythmes et de débits vocaux, ces silences parfois pesants, ces respirations au milieu même d’un mot, lui sont spontanés, car le jeu a complètement différé d’un soir à l’autre. Serge Merlin est dans le travail, dans la recherche continue de chaque idée. Et une parole peut un soir l’agacer, un autre soir l’émouvoir. Mais il y croit, et donc nous le suivons. Il nous parle, à nous, spectateur, et nous l’entendons.

Cette liberté qu’il s’offre et qui ne semble pas embêter Bernard Lévy, le metteur en scène, peut avoir ses limites.

Serge Merlin a sûrement pris le risque de faire des contresens par rapport aux sentiments de l’auteur (rapellons qu’il s’agit d’une autobiographie). C’est ainsi que l’on voit toute la délicatesse de mettre en scène un texte qui n’était pas, à l'origine, destiné au théâtre. La finalité du spectacle a-t-elle respecté les "enjeux littéraires"?

Cela n’enlève rien à la justesse de l’acteur, mais le spectateur peut se demander si la justesse de l’acteur est celle de l’auteur. J’entends par spectateur, l’averti, celui qui est allé voir cette pièce parce qu’il a lu le roman, avec la curiosité de savoir comment elle a pu être adaptée. Je ne peux pas dire s’il a réellement été fidèle aux valeurs d’origine de l‘auteur, puisque je n’avais même jamais entendu parler de Thomas Bernhard.

Je ne croyais pas possible que le théâtre puisse avoir un tel impact émotionnel. Je l’avoue, je suis passionnée par le jeu mais je croyais qu’une pièce de théâtre ne pouvait pas avoir la portée d’un très bon film. Cette pièce, ce texte, cet acteur, m’ont parlé. Ce spectacle à fait resurgir en moi toute la pureté du sentiment amical, toute sa dimension. Tout ce que l’ami(e) est capable de comprendre, à quel point l’ami(e) peut aller loin dans la compréhension de l’autre.

Cette tour de rêve !


Nous avons pu voir surgir récemment, à Evry, parmi diverses activités, et des moins culturelles, ce ballon ridicule qui fait d'Evry une Mongole fière !

"L'AÉROPHARE, une première mondiale à Evry"

Veuillez donc m'expliquer, comment cette tour pourrait-elle faire la promotion d'Evry, si, de là, on ne montre que Paris? Evry ne doit-elle représenter que l'ombre de la capitale?
Nous avions tant d'éloges à l'égard de Paris, de ses batiments magnifiques, que nous nous offrons, à Evry même, la ville des architectes insipides, un petit détour du regard.

Mais, apprécions quand même la poésie de cette tour-ballon :

Je l'eus vu, de loin, remarquant d'abord cette sphère mystérieuse.
Peut-être agréable serait l'idée de gouter à ce vertige.
Veuillez remarquer cette architecture bien heureuse, et puis
Echapper un instant à ce cauchemar urbain...
J'approchai cette nouvelle tour de Pise, en songeant m'échapper
Pardonnez ma prose, effleurer les nuages,
Mais cette cage infernale vint s'insinuer jusque dans les cieux,
Pour m'emprisonner, ici, suspendu entre cet espoir enfantin d'évasion, et
cette inéluctable vérité faite de "Nouveau" et de "Voici"
Finalement, tout est marketing à Evry. La contradiction est vite oubliée, la tête dans les nuages.
La tour d'Evry n'élève que les corps, jamais les esprits.

Pourquoi n'avoir pas profité de ce nouveau panneau d'affichage pour faire la promotion de quelqu' événements culturels, plutôt que de vanter l'audace aérospatiale d'avoir capturé un ballon au vol?

Un artiste dérangeant


A plusieurs reprises l'art a dérangé: P.Picasso a été un des initiateurs d'un nouveau mouvement artistique, le cubisme; M.Duchamp a osé exposer un urinoir; Christo a emballé tout un canion... beaucoup d'artistes ont dérangé. Mais aujourd'hui encore certains continuent de choquer, malgré tout ce que le spectateur a pu voir (ou entendre si l'on parle de toute forme d'art), malgré l'évolution des mentalités, la connaissance des arts, etc.

En effet, nous prendrons l'exemple d'Oliviero Toscani, un photographe réputé pour son oeuvre qui n'arrête pas de surprendre le spectateur. Son travail est constitué essentiellement d'affiches publicitaires qui font l'objet de campagnes contre le sida, la peine de mort, le racisme... C'est parce qu'il aborde des sujets internationaux et parfois encore tabous, que ses photos peuvent déranger. La dernière de celles-ci a soulevé de violentes polémiques.Vous l'aurez sans doute déjà vue sur un panneau publicitaire, c'est la jeune-femme anorexique de 27 ans qui pose nue. Certains disent que cela va susciter une réaction de dégoût de la part des personnes qui ne sont pas malades, d'autres pensent que l'idée de montrer certaines réalités de la vie est bonne mais que l'image est salie par le fait qu'il y ait une marque derrière cette campagne. Quoiqu'il en soit, cette photo suscite bien des réactions plus ou moins violentes. Nous passons pourtant tous les jours devant des affiches de femmes nues, très minces. Nous regardons des films avec des scènes d'horreur ou des scènes crues. Pourquoi celle-là ferait-elle l'objet de polémiques? Peut-être que le spectateur aurait été moins dérangé s'il avait vu cette photo chez lui, dans un magazine, ou à la télévision.

_"On peut l'accepter dans un magazine, féminin et destinée aux ados mais pas sur une affiche."

_"Hier j'ai vu la pub en question - et je n'avais rien lu encore. En effet, ça choque, mais on voit d'abord (je l'ai vue du train) No Anorexie en grand et ensuite le nom de la marque...."

Alors, où cela nous mène-t-i l? Que faut-il faire pour empêcher les grandes marques de profiter d'un sujet sérieux et authentique? Est-ce qu'une simple photographie peut influencer la psychologie des personnes souffrant d'anorexie? Est-ce que l'artiste a réussi à changer le regard des jeunes adolescentes sur la beauté physique?
Toutes ces questions en suspens pour en toustcas savoir une chose : le travail de l'artiste en général, dénonce, critique, représente ou montre simplement. Celui -ci le sait, il fait parler de son oeuvre. Est-ce que cela a besoin d'être utile à la société...?

mardi 8 janvier 2008

Lettre aux « anti-tour »


Chers passionnés,


Je vous comprends. Comment ne pas succomber au charme de Paris, à ses rues illuminées, à ses jardins aux apparences féeriques, à ses lieux mythiques qui font l’histoire de la France, à ses monuments incomparables qui font la beauté de Paris?


Tous ces édifices construits en votre absence, ce n’est que bien après que vous les contemplez. Alors expliquez- moi : de quel droit vous permettez-vous de juger de quelque chose qui n’existe pas encore? Vous ne vous fiez qu’à un simple schéma. Lorsque vous lisez une recette, il n’y a ni l’odeur, ni le goût, vous ne pouvez en juger qu’après l’avoir faite. Il en va de même pour la tour. Elle ne ressemble à aucunes autres constructions, ni en ce qui concerne les formes, ni en ce qui concerne sa grandeur. Vous évoquez la monstruosité de la tour. La tour n’est pas une affaire d’esthétique de dimension, bien au contraire. La tour représentera, par sa solidité et sa résistance, la force de l’homme, pas sa hauteur, le grandiose de l’esprit français et par ses courbes, l’élégance de ne notre peuple. Refuser l’implantation de la tour sous prétexte qu’elle ne fera qu’écraser pas son ampleur démesurée Notre-dame, la Sainte-Chapelle, Le dôme des Invalides, l’arc de triomphe et autres monuments est absurde. Chaque monument est unique et a sa propre richesse, elle n’en varie que selon le regard et le goût des Français. Et je laisse au bon goût du peuple français et non pas à vous qui vous l’appropriez, la liberté de juger de mon œuvre.


Je vous dis humblement, mais très sûrement, la tour peut contribuer à créer un Paris plus au point dans les domaines de la science, de l’astronomie, de la météorologie. Cette tour n’est pas seulement dédiée à Paris mais à toute la France. Elle nous garantira la liaison entre toutes les villes en cas de crise. Ce projet est bien plus qu’utile, il est essentiel au développement de la France tout entière. Mes collaborateurs, Emile Nouguier et Maurice Krechlin ainsi que moi-même somme fiers de rendre service à la France.

Je suis conscient qu'il n'est pas donné à tout le monde d'avoir une idée aussi ingénieuse et face à ce manque de réflexion dont vous faites preuve, je vous pardonne.



Gustave Eiffel


Bien public


Chers concitoyens,
Je vous écris dans un ultime sursaut de civisme, les murs de nos villes sont devenus le pitoyable théâtre d'une pratique scandaleuse : des personnes malveillantes confondent les façades des bâtiments que nous entretenons pour de vulgaires toiles en se livrant à un semblant d'art, "le graffe".

Outre le fait d'une dégradation volontaire, les messages véhiculent des pensées malsaines, de la simple injure envers l'état Français à l'incitation à la violence en passant par les dessins dégradants, rabaissant l'image de la femme, pervertissant nos enfants. Pouvons-nous baisser la tête devant chacune de ses horreurs? Toutes ces pratiques font honte à l'art et dévaluent les quartiers.

Cependant, pour faire preuve de bonne volonté, je dois admettre que certains "tatoueurs sociaux" arrivent à produire des oeuvres d'une qualité étonnante. Néanmoins, avoir des prédispositions artistiques ne placent personne au-dessus de la loi, c'est pourquoi je vous demande de réfléchir au plus vite pour enrayer ce problème.

En attendant une meilleure évolution de la situation, veuillez agréer mes salutations.

Recherche ouvre-boîte - URGENT

Chers artistes, amatrices et amateurs d'art,

Je voudrais attirer votre entière attention sur un phénomène récent qui affecte l'art: l'art du rien.
Tout commence en 1917, losrque Marcel Duchamp expose dans une galerie new yorkaise, un urinoir qu'il baptise lui même oeuvre d'art. Il pose alors les fondements de "l'art conceptuel", du ready-made : le fait de choisir un objet manufacturé et le désigner comme oeuvre d'art. Mon propos n'est pas de remettre en cause la non-recherche esthétique, encore moins la liberté d'expression que les artistes ont peu à peu acquis, mais de souligner les dérives que cela peut engendrer. En effet, pregressivement, l'art s'enfonce dans l'art du tout, l'art du rien. Car si tout devient art, rien ne l'est plus.
L'artiste qui, pour moi, incarne le mieux cette tendance est Piero Manzoni. Il a osé présenter comme oeuvre d'art une série de quatre-vingt dix boîtes de conserves remplies de ses excréments. Chaque boîte a un contenu de trente grammes et est marquée de l'étiquette "Merda d'Artista". Le pris moyen de vente est de 30 500 euros par boîte, c'est-à-dire le prix de l'or! C'est avec une grande tristesse que l'on se rend compte que l'histoire de l'art évolue de l'escatologie à la scatologie.
Sommes-nous obligés de subir cela? N'est-il pas légitime d'attendre des artistes autre chose que de la "merde en boîte"? A quoi faut-il nous préparer maintenant?
Heureusement, les artistes contemporains nous proposent encore des choses fascinantes. A nous de les soutenir pour ne pas que l'art se fasse peu à peu enfermer dans les boîtes de Piero Manzoni.

dimanche 6 janvier 2008

OUI à l'aménagement de la N10


Le projet gouvernemental de prolongement de l’autoroute A12 de Montigny-le-Bretonneux aux Essarts-le-Roi, initialement prévu pour l’horizon 2020, a été relancé en 2004 par le Ministre des transports Dominique Perben.

Il a été décidé un prolongement de 15 kilomètres avec la création de 5 échangeurs et de plusieurs tranchées couvertes. Ce prolongement commence en tunnel à la fin de l’autoroute actuelle, au croisement de la route nationale N10, puis longe Montigny-le-Bretonneux, la zone d’activités de Trappes et traverse les communes de la Verrière et du Mesnil-Saint-Denis, pour se terminer en contournant les Essarts-le-Roi par l’ouest pour rejoindre la nationale N10 à l’échangeur avec la D191.

Ce tracé ne tient pas compte des spécificités du territoire concerné. En effet, il traverse à plusieurs reprises le Parc national régional de la haute vallée de Chevreuse, passant même, par endroit, à la limite de la zone protégée. De ce fait, les nuisances causées par le flux incessant de véhicules motorisés vont dégrader l’habitat naturel d’espèces animales et défigurer le paysage d’une vallée qui attire chaque année des touristes de plus en plus nombreux.

C’est pour des raisons de tranquillité et de qualité de vie que les habitants de la haute vallée de Chevreuse sont venus s’installer dans les communes concernées. Le choix du tracé actuel va avoir pour conséquence la création de nuisances diverses : bruits, pollution et dégradation de la nature. Il ne s’agit pas d’imposer à des milliers de personnes, qui ont fait le choix de la tranquillité quitte à parcourir des kilomètres en plus pour se rendre sur leur lieu de travail, un tracé qui ne respecte pas leur choix initial.

Le collectif demande l’aménagement de la nationale N10. Ce projet limite les nuisances car traversant les zones d’activités des communes concernées, il ne traverse ni les forêts, ni les sites classés et facilite l’accès aux différentes gares SNCF. C’est la solution la plus écologique en terme de nuisances sonores, de dégradation de la nature et d’incitation à l’utilisation des transports en commun. De plus, le projet est soutenu par l’actuelle députée de la deuxième circonscription des Yvelines Valérie Pécresse, Ministre actuelle de l’enseignement supérieur, ainsi que ses collègues députés des autres circonscriptions des Yvelines.

Au lendemain du Grenelle de l'environnement, le gouvernement se doit d'agir pour le bien de notre environnement, aujourd'hui de plus en plus menacé.

Yeeni

Lettre mise à nu pour Jean-Michel Rabeux

Nous venons, nous, adeptes du théâtre, et de la joie qu’il nous procure, demander une requête à ce sujet. En effet, nous avons pu assister aux différentes représentations de Jean Michel Rabeux et nous lui adressons cette lettre ouverte afin de comprendre le but de ses mises en scène et le message qu’il veut transmettre à travers elles.

Le problème est celui-ci : Jean Michel Rabeux a pour habitude, dans toutes ses représentations (On purge bébé de Feydeau, Le Sang des Atrides, ou encore Le Songe d’une nuit d’été de Shakespeare) de montrer à ses spectateurs, des acteurs ou actrices dénudés.
Vous allez me dire : « pourquoi pas ? » Et c’est cela exactement le souci. Ses nus sont à notre goût complètement injustifiés et inutiles. Nous avons eu la chance de rencontrer ce célèbre metteur en scène lors d’une entrevue après une représentation, et de lui demander : « pourquoi donc tous ces nus ? » Voilà quelle a été, plus ou moins, sa réponse : « vous n’êtes que des petits amateurs de théâtre et vous ne pouvez pas comprendre mon art ». Quelle belle répartie !

Allons nous laisser le théâtre être ainsi dégradé ? Allons nous accepter que de « jeunes débutants» dans le monde du spectacle, aient une telle image du théâtre? La pornographie et la nudité apportent-elles un enrichissement des pièces choisies ou ce choix est-il simplement gratuit ? Ceci n’est certainement pas un jugement sur les préférences littéraire –Le Marquis de Sade -, ou sur le travail de Jean-Michel Rabeux, qui est tout de même un metteur en scène reconnu en France ; cette lettre est, pour nous, un moyen de saisir sa pensée et sa façon de concevoir le théâtre.

Nous tenons, pourtant, tout de même à dire que, pour sa dernière mise en scène, le nu était plus justifié, de part le choix de l’écrivain et du thème de la pièce. En effet, nous connaissons Le Songe d’une nuit d’été comme la pièce la plus « osée » de Shakespeare puisqu’il y parle d’amour mais également d’adultère et de sexe. Le fait que Jean-Michel Rabeux ait choisi d’asexuer les personnages est partiellement justifiable, mais des choix tels qu’un monstrueux penis montré sur scène l’est beaucoup moins. Il est donc dommage de d’asseoir sur son siège en sachant, à l’avance, ce qui va résulter de la représentation de ses pièces.

Quoi qu’il en soit, nous espérons que sa prochaine création ne soit pas aussi prévisible que les dernières !

Charlotte Bé, 6 janvier 2008

"les Mozart du métro"

Depuis 1989, Daniel Mermet met sur les ondes de France Inter, des emissions et reportages en rapport avec l’actualité sociale. Si l’on revient au mois de janvier 2007, un reportage d’une quarantaine de minutes était consacré au « métro academy ».


Le métro academy est le nom donné au phénomène qui envahit les couloirs des métros. Les musiciens qui sont installés là et qui jouent leur musique proviennent de l’EMA. L’EMA est l’Espace Metro Accord. C’est l’endroit où l’on selectionne les futurs musiciens du métro. C’est une sorte d’audition qu’ils doivent passer pour avoir le droit de jouer ; certains d’entre eux parlent d’un entretien d’embauche. En effet, même s’il peut y avoir des professionnels, ils n’ont pas tous un travail à côté. En revanche, ce qui les réunit tous est le bonheur de partager leur musique ; la musique permet également de « rendre le métro un peu moins impersonnel ».

L’EMA retient sur les mille candidats qui se présentent chaque année, seulement trois cents cinquante musiciens afin d’accompagner les deux millions cinq cents mille voyageurs. Ce sont des salariés de la RATP qui servent de jury ; ils doivent se mettre à la place des voyageurs afin d’évaluer les musiciens qui se présentent. Une fois sélectionnés, il y a quelques règles à respecter (par exemple : le premier installé à la place ou le fait qu’un agent de la RATP peut demander à un groupe de se deplacer).

Malgré ces quelques règles, les musiciens du métro sont contents de pouvoir partager leur passion et par la même occasion de joindre l’utile à l’agréable. En une journée, l’argent gagné varie entre 20 et 50 euros. Cela dépend de la chanson, de l’humeur des gens et du contexte social (par exemple, au moment de Noël, les gens sont souvent plus généreux). Ainsi, pour maximiser leurs chances, ces musiciens ont plusieurs secrets : d’une part, choisir un quartier par rapport à leur style de chant, d’autre part, retourner aux endroits habituels, ce qui permet de fidéliser la « clientèle ». Certains vont préférer jouer sur l’exotisme, la curiosité en utilisant des instruments peu répandus en France tels qu’un instrument traditionnel japonais ou un balafon, pendant que d’autres vont favoriser un moment de la journée qu’ils pensent mieux adapté à leur musique. « Il faut que le public soit réceptif sinon ça ne fonctionne pas ».

En effet, jouer dans le métro ce n’est pas comme jouer dans une salle. Tout d’abord, il faut réussir a interesser les passagers, qu’ils fassent attention à la musique. Puis, dans une salle, les spectateurs sont « conquis », ils sont là pour écouter alors que le métro reste un lieu de passage. Mais, comme l’affirme l’un des musiciens, « lorsque les gens s’arrêtent pour écouter, cela est plus gratifiant ». Ainsi pour plaire au jury et à la foule, ces musiciens insolites doivent avoir une certaine aisance, du dynamisme, de la bonne humeur et parfois donner un peu de dépaysement.

Pourtant cela n’est pas toujours simple. En effet pour la plupart il s’agit d’un moyen de ganger sa vie, la première fois n’est donc jamais facile. Ils ressentent de la peur, de l’angoisse, jouent mal et se sentent un peu SDF. Mais lorsqu’ils trouvent un public et sont reconnus par la suite comme auteur-compositeur-interprète ; ils sont fiers d’avoir eu ce tremplin et de porter leurs histoires jusqu’au bout.

Ce phénomène de « métro academy » se développe internationnalement ; en effet Tokyo, Londres et Amsterdam abritent déjà les musiciens du métro. Maintenant si l’on souhaite les écouter en France, il suffit de prendre le métro parisien. Ils sont partout de Bastille à Montparnasse en passant par la Gare du Nord ou la Place d’Italie.

Réponse de Gustave Eiffel à la lettre collective contre la construction de la Tour




Chers Confrères !

Je vous appelle confrères parce que, tout comme vous, mon but est la construction de quelque chose de beau. En tant qu’ingénieur entouré d’architectes de renom (Émile Nouguier et Maurice Koechlin) dont le but est aussi de concilier la beauté et la stabilité de la Tour, je nous considère comme étant liés par l’art et ferai tout mon possible afin de ne pas abîmer notre cher Paris !
Je vous assure que cette Tour n’écrasera pas non plus les autres monuments chers à nos cœur ; ce n’est nullement mon intention. Au contraire, elle fera de Paris une ville où les styles et les époques se rencontrent et se complètent. La tour, je vous assure, sera un enchantement pour cette si magnifique ville ! Sans fausse modestie, je suis l’auteur de belles et solides réalisations qui sont visitées et adulées. Pourquoi douter de la tour ?
Vos accusations et vos doutes ne sont donc pas fondés. Les touristes, au contraire, vanteront le fait de pouvoir visiter une diversité de choses. Je suis bien conscient de l’insolite du futur monument mais je ne doute en aucun cas de son succès.

vendredi 4 janvier 2008

"Chers internautes,

J'aimerais vous faire part d'un sujet qui me révolte au plus haut point.
Il y a de cela une semaine, je suis allé dans un magasin dans l'idée de m'acheter un ordinateur pour enfin avoir l'aubaine de découvrir les joies de surfer sur internet... Mais à ma grande stupéfaction, lorsque j'ai demandé au vendeur s'il pouvait me vendre une machine ayant linux comme système d'exploitation (linux est une organisation libre qui developpe des softs et des logiciels de la même maniere que windows mais gratuitement), il m'a répondu que c'était tout simplement impossible ! Après lui avoir demandé quelques explications, je me suis rendu compte que lors de l'acquisition d'un P.C, il était désormais obligatoire d'acheter la licence windows car le système est pré-installé sur chaque machine avant même qu'elle ne soit vendue. J'ai alors voulu savoir s'il était possible de se la faire rembourser après l'achat, le vendeur m'a répondu d'un ton sarcastique : "Oh oui, bien sûr ... en faisant un procès à Microsoft!" C'est vrai après tout... on ne parle que de trois cents euros suplémentaires à verser pour un logiciel que l'on désinstallera en arrivant chez soi à cause de son manque de fiabilité ! Tout le monde peut se permettre ce genre de gaspillage financier ...
En faisant quelques recherches (sur Internet !) j'ai appris que des arrangements existent entre Microsoft et quelques unes des plus grandes compagnies informatiques actuelles, telles que HP, Dell, Compak, ATI Graphics ou encore Broadcom qui sont pour la plupart des constructeurs ou des entreprises de composants, pour qu'ils ne developpent que des produits compatibles avec le logiciel windows allant même jusqu'à brider leur machine sur ce système d'exploitation. Grâce à ce type de procédé, Microsoft s'assure un monopole quasiment total dans le domaine de l'informatique et écarte ainsi toute concurrence même si peu génante soit elle ... C'est bien à coup de billets que l'on peut conquérir le monde, triste vérité ...
En effet, vous me direz que ce n'est pas un sujet neuf, que tout le monde est plus ou moins au courant, alors moi je vous dirai que cela ne fait qu'ajouter un brin de scandale à cette affaire puisqu'allant de procès en procès, même d'amendes en amendes, cette société préfère ne rien changer à ses petites habitudes, ce qui paraît plûtot évident lorsque l'on sait que le montant total des amendes n'atteint même pas de moitié le bénéfice réalisé grâce à ce genre de démarches crapuleuses... On préfère dénigrer la morale face au gain.
Merci d'avoir pris le temps de lire ma requête, et bon surf à vous sur le site de Linux."

Metro Academy… ou la « Star Ac’ du sous-sol »

Depuis 1989, France Inter diffuse une émission quotidienne de Daniel Mermet « Là-bas si j’y suis » qui est également accessible en ligne à l’adresse http://www.la-bas.org/, site « non officiel » qui permet d’écouter les archives de l’émission. « Là-bas si j’y suis » a obtenu le prix Ondas 1992, Scam en 1993 et celui du Conseil français de l’audiovisuel en 1998.

Le 3 janvier 2007, l’émission présente un reportage de Giv Anquetil et Pascal Pascarielo consacré aux chanteurs et musiciens du métro parisien, intitulé "Metro Academy" ou encore, comme l’annonce Daniel Mermet, dans le générique, la "Star Ac’ du sous-sol".

Micro en main, les journalistes captent l’ambiance sonore qui enveloppe les voyageurs, le grincement des rames qui entrent en station, le brouhaha provoqué par le ballet animé des passagers, des bribes de paroles et un air de musique quand le fracas s’apaise.

De Abbesses à Bastille en passant par Nation, ils vont à la rencontre de ces artistes qui, pour accéder aux couloirs du métropolitain, ont suivi le cursus sélectif mis en place par la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

En effet, dans le cadre de sa politique culturelle rénovée dont l’un des objectifs consiste à ériger le métro en lieu de rendez-vous de la culture et des loisirs reflétant tous les arts, la RATP a créé l’Espace Métro Accords (EMA), en septembre 1997. Toutes les informations relatives à cet organisme sont accessibles sur le portail de la RATP dans l’Espace culturel, à l’adresse suivante : www.ratp.fr/corpo/esp_culturel/musiciens/index.shtml.

Structure d’accueil des musiciens « à la recherche d’une reconnaissance artistique ou d’un moyen de subsistance », l’EMA doit faire face à un nombre croissant de candidats à l’accréditation.

Pour environ 1000 postulants par an, 350 musiciens seront retenus après l’audition et l’entretien de motivation organisés par un jury formé de cadres et d’employés de la RATP.

Au cours de leur périple, les reporters s’entretiennent avec certains de ces lauréats qui ont pour nom Rachelle, Héléna et Cécilia, Ticia, Amal, Camilo, Marco, Mimi et Pepita, le groupe Bantousan, Frédéric et Jaffar du groupe Mademoiselle de Bucarest et Nabuko Matsumiya.

Une chanteuse lyrique, reconnaît qu’elle a choisi le métro après avoir exercé dans différents chœurs et qu’elle y a appris l’humilité. Au détour d’un couloir, c’est Nabuko Matsumiya qui apparaît avec son volumineux instrument traditionnel. Marié à un français, elle vit en France et interprète des chansons appartenant au folklore japonais. Plus loin, trois joueurs de balafons accompagnent de rythmes africains le flot de passagers en transit. Ailleurs, c’est cet argentin qui officie dans le métro depuis six ans ou encore ces clarinettistes qui affectionnent le jazz manouche et pour lesquels « c’est le bonheur » lorsque « la reconnaissance est dans le chapeau ». Enfin, Rachelle, auteur-compositeur- interprète, a choisi de chanter dans le métro afin de s’habituer au public. Mère divorcée, elle espère connaître la célébrité et chante chaque jour de 8 h 00 à 9 h 30 afin de pouvoir s’occuper de ses enfants. Pour elle, ce moment d’échange « soleil » avec les voyageurs lui permet de tisser un lien « affectif » avec les habitués.
Si certains ne se produisent qu’une heure trente par jour, d’autres jouent pendant quatre heures et tous apprécient l’acoustique exceptionnelle du métro parisien. Mais quelques-uns sont parfois amers pensant que « les gens s’en moquent »… Néanmoins, en moyenne, ils reçoivent de 20 à 50 euros pour leur production quotidienne, donnés par les usagers du métro qui manifestent ainsi le plaisir qu’ils éprouvent à ces rencontres impromptues. Cependant, d’autres, moins enthousiastes, admettent que c’est « agréable quand on passe » mais aussi qu'« on entend mais on n’écoute pas »… Pourtant, la RATP, par ce programme d’animations, souhaite offrir aux voyageurs une prestation de qualité et quelques moments d’émotions musicales !

De plus, son ambition ne se limite pas à ce rôle. L’EMA veut aussi permettre à ces artistes de mettre au point leur répertoire face à un public varié. Il espère également que certains seront découverts par des professionnels qui les engageront comme ce fut le cas pour Alain Souchon, Laâm, Michel Polnareff, Jacques Higelin, Dany Brillant, Manu Dibango, Ben Harper, Touré Kouna… Par ailleurs, la RATP complète maintenant son action en mettant gratuitement un fichier d’artistes à disposition des entreprises ou collectivités souhaitant organiser une manifestation.

Daniel Mermet a raison, la « Star Ac’ du sous-sol » est née !

En cela, il faut être reconnaissant à France Inter qui, par cette émission, offre à ses auditeurs et internautes la possibilité de saisir ces bribes de vie quotidienne méconnues. En effet, cette escapade, dans les méandres des couloirs du métro parisien, a permis de découvrir des personnalités respectables, anonymes, animées par l’amour de leur art.
Je réponds à ceux qui ont protesté contre mon œuvre. Oui, je dis bien mon « œuvre », car la Tour Eiffel est une œuvre au même titre que Les quatre saisons et Le buste de Lapérouse. Les critiques que portent les écrivains, sculpteurs, peintres et architectes amateurs passionné de beauté, ne sont pas fondées. Ils s’opposent à l’érection de la tour sous prétexte qu’elle serait inutile, hideuse et qu’elle ne serait pas en adéquation avec le goût français.Mais y a-t-il un goût français prédéfini ?
Par ailleurs, l’œuvre d’art n’a pas d’utilité propre car elle fait partie des arts futiles (contrairement à la technique). La fonction de l’art est de créer le beau. Parce que je suis un ingénieur, et non un artiste, je ne me soucierais pas de la beauté. Mais qu’est ce que le Beau ? En effet, la fonction de l’art est de créer le beau, mais il ne suffit pas à caractériser l’art car on retrouve la beauté ailleurs que dans l’art. De plus, la beauté est subjective, elle dépend de l’individu, de l’époque et de sa culture. La beauté n’est donc pas un critère valable pour protester contre la Tour.
La Tour Eiffel n’est pas un monument comme tous les autres vus jusqu’à maintenant. Elle ne sert pas à se recueillir et à prier, mais c’est cette différence qui contribuera à enrichir le prestige de Paris.
Les arguments de ceux qui s’opposent à la Tour son infondés et injustifiables. De plus, les schémas n’ont pas encore été dévoilés.