samedi 8 décembre 2007

Excursion au "100 Club Punk Festival"



Compositeurs, interprètes et passionnés de musique, nous prenons la plume ce jour afin de faire part de notre constat concernant la régression générale de l’art que nous chérissons tant. Alors que la musique savante ne parvient pas à retrouver la place qu’elle avait les siècles précédents, la musique populaire retourne à l’âge de pierre. Ce n’est pourtant pas le message que l’on semble vouloir nous faire passer, à l’image du festival Punk qui eut lieu les 21 et 22 septembre, et qui était organisé pour nous présenter les «musiciens» d’une nouvelle «révolution musicale ».

Plusieurs de nous furent interpelés par des affiches et publicités vantant l’événement. Aussi, nous nous y sommes rendus avec un enthousiasme qui a laissé place à la crainte vu les accoutrements dépecés des artistes du mouvement. Leur art est tout aussi pauvrement habillé : sur fond de guitares électriques et percussions, un chanteur ou une chanteuse braille un texte sans rechercher la moindre harmonie. Les orchestres se succèdent mais aucune mélodie ne réussit à se démarquer, les accords ne présentent aucune couleur et leurs enchaînements sont récurrents.

Que reste t-il alors des éléments que l’histoire a mis tant de temps à développer ? A quoi bon revenir à zéro ?

Les spectateurs adeptes de ce genre de mascarade sont reconnaissables par leurs tenues vestimentaires et montrent leur engouement en proclamant des insultes et en crachant vers la scène. On a alors affaire à du théâtre, peut-être, mais non à de la musique.

Nous souhaitons ainsi avertir l’opinion publique des détournements que peuvent connaître les arts. Chacun doit parvenir à distinguer le vrai du faux par-delà l’avis de certains partisans, des artistes sans art, si ce n’est celui de se vendre.


Artistes voulant sauver leur art, Octobre 1976

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